dimanche 7 octobre 2012

A la découverte de la Verveine




« Ma lyre n’a plus que des chants d’Amour.
Esclaves, posez sur un autel de vert gazon, la verveine… »
                                                                      Horace

Quel bonheur pour un dictionnaire Z'amoureux, d'aborder une plante célèbre des philtres d'amours : la Verveine !

La formule la plus simple qui circule dans les recueils de secrets médiévaux est la suivante : "Oindre ses mains de jus de Verveine et toucher la personne dont on veut être aimé". Dans une autre recette, après un rituel de cueillette complexe, la préparation d'une poudre de Verveine s'accompagne d'une "conjuration pour se faire aimer" : "Je te conjure aux noms de Vénus et de Cupidon, du soleil et de la lune que celle de toi je toucherai ne puisse nul autre aimer que moi et m'aime comme toi-même." Doit-on conclure de cette formule que la Verveine aime la personne qui l'a cueillie et transfère son amour à l'homme ou la femme désiré(e) ?

Une telle puissance mérite que l'on prenne des précautions. On ne badine pas avec la Verveine ! Sa cueillette s'effectuera donc en suivant des consignes diverses dont voici un aperçu : la  cueillir de nuit ou à l'aurore, au bon moment de lunaison, marcher à reculons pour s'approcher de la plante (moyen d'accéder à l'envers du visible), tracer un cercle avec un anneau d'or (ce qui va empêcher la force du végétal de s'échapper), ne pas regarder la racine de la Verveine que l'on vient d'arracher (car le regard expose l'âme à l'emprise des mondes obscurs), prononcer des incantations (pour que la plante accepte de mettre ses vertus au service du cueilleur), déposer une offrande en lieu et place de la plante ramassée (afin d'amadouer les grandes divinités de la terre et de la végétation).

Tous ces rituels  témoignent d'une conception du monde qui place la relation de l'humain et de la nature sur un plan symbolique et magique, et non pas seulement utilitaire comme nos "gros egos" nous y encouragent !  Mais la Verveine est considérée comme une plante sacrée depuis bien plus longtemps encore.

En effet, cette plante tire son nom du latin "verbenae", qui désignait les rameaux des plantes sacrées utilisés chez les Romains. Cette Verbena tenait une place importante dans les cultes et les pratiques sociales. Ainsi, elle servait aux lustrations des autels dédiés à Jupiter. Les ambassadeurs de paix qui la portaient en couronne étaient appelés verbenarii.

Et pourtant, cette plante inodore ne paye pas de mine. Je parle bien sûr de la Verveine officinale (Verbena officinalis , famille des Verbénacées) et non de l'odorante Verveine citronnée (Lippia citriodora, de la même famille) que je vous présenterai un peu plus loin. A fin septembre, j'en ai ramassé quelques brins qui profitaient de la douceur du mois pour oser fleurir encore sur le bord d'une voie piétonne. 


C'est une plante vivace, dont la hauteur varie entre 30 et 80 cm, d'allure grêle et pourtant solide avec ses tiges quadrangulaires creusées d'un sillon sur deux faces opposées. Ses feuilles composées ont une forme particulière, avec des folioles de tailles différentes. Ses fleurs mauves pâles avec une corolle en tube qui se termine en 5 lobes arrondis inégaux, se groupent en épis pour faire oublier leur petite taille.

Déjà les Celtes utilisaient ses vertus thérapeutiques. C'est ces vertus que j'aimerai vous présenter dans la suite de mon article.


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


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