mercredi 5 décembre 2012

Le Bouleau, un arbre artisan


Sur les continents de l'hémisphère nord, le Bouleau est le compagnon des humains depuis des temps immémoriaux. Comme la majeure partie de la préhistoire en Europe a été dominée par une succession de glaciations  propices à une steppe froide, entrecoupées de période plus clémentes et favorables aux arbres,  le Bouleau, arbre pionnier et résistant au froid, a été précieux pour nos lointains ancêtres. Il est resté un "maître artisan" pour toutes les civilisations du Bouleau : Lapons, Russes, Mongols, Amérindiens, etc.

En premier lieu, son bois est un excellent combustible, brûlant facilement dès l'abbatage. Avec l'écorce du Bouleau roulée serrée en cylindre, il est facile de fabriquer des torches très éclairantes et à combustion lente grâce à la résine qui l'imprègne (vestiges retrouvés dans des sites préhistoriques suisses). 

D'ailleurs, si vous avez envie de jouer à "Robinson des bois", voici une bonne astuce pour ne pas risquer de manger votre soupe froide ou vos pieds de cochon crus (ça c'est du vécu !). Pendant vos tours et détours dans la journée, repérez des Bouleaux morts et prélevez quelques morceaux d'écorce que vous couperez en lanières. Vous froisserez dans le creux de vos mains ces lanières d'écorce en boules "allume-feu" qui vous serviront pour démarrer le feu même par temps humide.

Polypore rieur (avec l'aide d'un passant !)
Faveur supplémentaire, le Bouleau (blessé ou affaibli) héberge sur son tronc un champignon non comestible, le polypore du Bouleau (Piptoporus betulinus), de la même famille que l'amadouvier, qui contient une matière filandreuse et douce, que l'on peut utiliser pour faire partir le feu. Cette matière peut aussi servir comme "compresse" pour nettoyer et soigner les plaies.


Si le bois du Bouleau reste apprécié, notamment dans les pays nordiques, pour en faire de nombreux ustensiles, objets et meubles, c'est son écorce qui fut à la base d'un artisanat extraordinairement varié. Il faut dire que cette écorce elle-même est extraordinaire. Elle est composée de nombreuses couches liégeuses très minces, douces au toucher, pelant en feuillets à la surface, qui lui donnent résistance et souplesse. De plus, cette écorce est presque imputrescible grâce à ses composés résineux. Il est difficile de faire le tour de tous les usages de cette écorce.

Artisanat russe actuel
Ainsi, les Amérindiens en recouvraient leurs wigwams. Les Mongols en faisaient des linceuls et des instruments rituels de musique. Les Lapons s'en faisaient de courtes capes pour se protéger de la pluie mais aussi des chaussures légères. Elle est depuis toujours à l'origine de récipients variés. Ötzi, l'Homme des glaces, dont nous avons parlé dans l'article sur l'Ortie portait sur lui deux boites rondes en écorce de Bouleau.

La qualité de l'écorce de Bouleau a même permis d'en faire un support d'écriture. Certains textes russes sur écorce de Bouleau datant du XIe au XVe siècle ont pu être conservés jusqu'à nous. Pour les passionnés, un site (en russe) permet de découvrir ces "lettres de Bouleau".




Toujours pour nos "Robinson des bois", il est facile de réaliser un récipient rustique avec l'écorce du Bouleau afin de contenir les fruits des cueillettes sauvages, comme sur les photos ci-dessus. Pour ceux qui désirent plus de détails, allez donc farfouiller sur le site suivant nature-survie.

Mais les attraits de cet arbre extraordinaire ne s'arrêtent pas là. Toujours avec son écorce, il est possible d'obtenir, en la chauffant fortement en vase clos, un goudron appelé "Brai". Les archéologues ont découvert qu'il est connu depuis le Paléolithique supérieur. Ce Brai peut servir efficacement de colle pour assembler et de mastic pour étanchéifier.

Il est impossible de terminer cette présentation  sans évoquer les chefs-d'oeuvres que représentent les canots des Amérindiens. Constitué avec l'écorce du Bouleau à papier (Betula papyrifera Marsh.), un tel canot de 4 mètres de long et pesant moins de 25 kg peut transporter 3 à 4 personnes avec leurs bagages (soit environ 200 kg) ! Si vous avez un peu de temps devant vous, n'hésitez pas à visionner un documentaire sur la construction traditionnelle de ces canots en cliquant sur le lien suivant César et son canot d'écorce.

Puisque nous sommes chez les Amérindiens, sachez que dans leur culture, le rêve est le véhicule qui permet l’échange entre les hommes et le grand esprit et qu'il est l’expression des besoins de l’âme. Si toutefois vous craignez les cauchemars, pourquoi ne pas accrocher dans votre chambre un capteur de rêves qui emprisonnera tout ce qui peut perturber votre sommeil ?


Prendre soin de son corps et de son âme, n'est-ce-pas la base d'une bonne santé ? Et dans le domaine de la santé, là-aussi le Bouleau peut se rendre utile. C'est ce que j'aimerai vous raconter dans la suite de mon article.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.



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