mercredi 2 mai 2012

A la découverte du noisetier

J'ai longtemps eu avec le Noisetier, une relation cordiale...sans plus. Vous savez, comme avec vos voisins de paliers : bonjour, bonsoir, un sourire et c'est tout ! J'y voyais un fournisseur de noisettes, lesquelles d'ailleurs étaient souvent creuses et véreuses. Donc, pas de quoi en faire un plat et encore moins un article de blog.

Mon regard a changé lorsque mon ami Yann m'a proposé d'apprendre à faire de la vannerie sauvage. Je l'ai donc suivi dans des sous-bois hivernaux, où sur un fond de feuilles sèches à terre se dressaient des troncs d'arbres effeuillés et des branchages dénudés. Toute une gamme de brun, gris, beige dans laquelle mes yeux de myope avaient du mal à se repérer. Pour Yann, c'était autre chose, il était en terrain de connaissance : le bois lui parlait. Au premier Noisetier rencontré, je n'ai vu qu'un taillis, branches dressées emmêlées de vieilles ronces. Au second, j'ai essayé de suivre les indications de Yann : repérer la branche droite, avec le moins de noeuds, de couleur tirant vers le marron-grisâtre, qui indique la matière idéale pour faire un panier. A exercer ainsi mon regard, peu à peu j'ai pu distinguer nettement le jaillissement si reconnaissable des Noisetiers parmi les hôtes du bois et me diriger droit vers eux.

Une fois notre cueillette de branches faite, nous voilà de retour au chaud pour la première leçon de vannerie. Dans les gestes à la fois simples et justes de la vannerie, j'ai pu aller plus avant dans ma rencontre avec le Noisetier : vivre son parfum (un peu kiwi, un peu cuir), sa couleur (si lumineuse sous l'écorce), sa souplesse, sa résistance . J'ai ressenti de la gratitude pour sa grande tolérance vis-à-vis des contraintes que le montage d'un panier impose et vis-à-vis de mes maladresses. 

Car le Noisetier, qui reste un arbuste même lorsqu'il prend de la hauteur (jusqu'à 5 mètres pour certains), est un vénérable. Il faisait partie des 7 arbres du bosquet sacré des druides, avec le Bouleau, l'Aulne, le Saule, le Chêne, le Houx et le Pommier. Dans l'alphabet des arbres, chaque lettre est l'initial d'un arbre. Le Noisetier correspond à la lettre "C", comme "Coll". Il est aussi en correspondance avec le chiffre "9". Je vous dirai comment savoir si le Noisetier est votre "arbre gardien".

Vous connaissez sûrement l'autre nom très courant pour le Noisetier, qui est le Coudrier. Et oui, celui avec lequel les sourciers fabriquent leur baguette pour trouver l'eau. Le rapport entre le Noisetier et l'eau est d'ailleurs très fort dans les mythes et traditions.

Le Noisetier porte à la fois des fleurs mâles et des fleurs femelles, c'est la séparation des sexes mais sur le même plant. Dans ce cas, les botanistes disent que le Noisetier est monoïque. Les fleurs mâles du Noisetier, ce sont les châtons, mais à quoi ressemblent les fleurs femelles d'un Noisetier ? Tsouin, tsouin !! Je vous aide avec une photo, à vous de les trouver dans la nature.


La noisette, le bien nommé fruit du Noisetier, intrigue : elle est entièrement close. Les botanistes, encore eux, appellent ce type de fruit sec indéhiscent des "akènes" (mais où vont-il chercher tout çà ?). Plus jeune, j'éclatais d'un coup de dent cette coque de bois. Maintenant j'ai recours à divers ustensiles pas toujours satisfaisants. Avez-vous remarqué que les casses-noix sont souvent trop larges pour les noisettes et que les marteaux ont du mal à préserver la graine à l'intérieur ? Il parait qu'un certain Tchaïkovsky est spécialiste du casse-noisette mais je n'ai pas trouvé cette marque d'ustensile de cuisine dans mon Hyper-inter-super-marché préféré.

Au-delà de nous régaler avec ses fruits, le Noisetier, c'est bon pour tout un tas de choses, c'est ce que je vous exposerai dans la suite de mon article.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.




1 commentaire: