dimanche 8 juillet 2012

A la découverte du romarin


J'ai planté un Romarin à l'entrée de mon potager, potager est un grand mot puisqu'il s'agit d'une simple parcelle dans un jardin collectif. "Cela porte bonheur !" ai-je expliqué à mon voisin de jardin qui se demandait pourquoi une telle ardeur pour un simple Romarin alors que tant d'autres travaux agricoles attendaient mon bon vouloir.

En fait, je ne sais pas si cette croyance est partagée. Cela me faisait plaisir de débuter mes plantations par ce petit arbrisseau aromatique et toujours vert, qui allait veiller dès le mois de février au bien-être des abeilles précocement sorties des ruches en offrant ses fleurs à leurs butinages encore tâtonnants. En effet, j'ai appris que le miel de Romarin faisait la réputation de la ville de Narbonne depuis l'Antiquité. Ce miel, qui était considéré comme le meilleur du monde par les Romains, est caractérisé "par sa couleur claire, toujours très pâle, presque blanche, son aspect granuleux, sa saveur délicate qui dure assez longtemps en bouche, son parfum légèrement balsamique." Imaginez-le sur votre tartine du matin ... c'est du soleil pour toute la journée !

Dans les associations de plantes qui égayent dorénavant les rangs de nos potagers, le Romarin a la réputation d'éloigner les mouches ravageuses de la carotte et du haricot ainsi que les piérides du chou. Pourquoi donc ne pas en faire une petite haie basse en le taillant régulièrement.

Si vous souhaitez à votre tour planter un Romarin, sachez que celui-ci, originaire des régions méditerranéennes, déteste les terres lourdes et spongieuses. Par contre, il peut supporter le froid (en l'abritant en cas de vague sibérienne) et bien sûr il est particulièrement heureux sur un sol léger voire caillouteux et la tête au soleil. Vous pouvez le planter en pot sur un balcon ou une terrasse. Il va rester de plus petite taille mais conservera son port altier. Car, chez le Romarin, on ne baisse pas la tête ! Ses rameaux garnis de feuilles étroites et coriaces et qui se couvrent de fleurs bleu-violet pâle une bonne partie de l'année, se dressent résolument vers le ciel. "Aller plus haut, aller plus hau-hau-haut, se rapprocher de l'avenir", comme le disait une chanson de la fin des années 90 ! Et cela symbolise bien la personnalité du  Romarin.

Les Romains, et avant eux les égyptiens, en faisaient grand cas pour leurs rituels religieux et le brûlaient en encens sur leurs autels. Le Romarin est cité par Dioscoride au Ier siècle dans son "Materia medica" comme médicament pour la jaunisse, préfigurant sa renommée comme plante du foie qu'il conserve jusqu'à nos jours. Je vous en parlerai plus longuement.

De façon plus commune, le Romarin est surtout connu pour faire partie des "Herbes de Provence". Rien qu'à prononcer ces mots, j'entends dans une petite musique intérieure, le crissement des cigales et le tintement des glaçons dans le verre de pastis. Et j'ai une brutale envie de me faire des grillades au barbecue, que j' accompagnerai d'une belle tomate croque en sel. Une idée facile pour apporter une touche originale et parfumée lors de vos barbecues : substituez des tiges effeuillées de cette plante aux traditionnelles piques en bois pour monter vos brochettes. 

Mais le Romarin peut aussi intervenir dans des recettes sucrées. En voici une très simple pour essayer : "les pêches au romarin" :
Ingrédients : 6 pêches, 2 branches de romarin, 100 g de miel, du fromage frais de brebis
Préparation : Dans une poêle, faites chauffer le miel avec les branches de romarin et laissez parfumer à feu doux quelques minutes. Disposez ensuite les pêches coupées en quartiers dans le miel et laissez cuire 4 à 6 min. Dégustez avec un fromage frais de brebis aéré au fouet.

Dans la suite de mon article, j'aimerai vous montrer que le Romarin a bien d'autres tours dans son sac !


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


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