dimanche 29 juillet 2012

A la découverte du Sureau


Ils ont coupé le buis. Ils ne l'ont pas taillé, non, plutôt tailladé. Il n'en reste que quelques branches nues. Je comprends, le buis gênait pour refaire le muret. Comme les deux lilas qui ne savaient plus fleurir et le vieux sureau du coin qu'ils ont arraché sans regret...

Pour moi, c'est un petit bout de mon enfance qui s'effiloche ... A l'ombre de ce sureau, j'en avais dorloté des poupées aux cheveux raides, construit des rêves de héros et de princesse, dévoré des goûters de tartines beurrées accompagnées d'une grenadine qui nous dessinait un large sourire rose sur les joues ! 

C'est ainsi, tout passe ....ou plutôt tout évolue. Maintenant, je n'ai pas mon pareil pour repérer un sureau dans une haie, au côté d'un pont ou dans le fouillis d'une vieille ferme et c'est un régal pour moi d'aller flairer le parfum si particulier de son feuillage que certains trouvent peu agréable. Il est vrai que l'odeur de ses feuilles a un côté acide et aigrelet, avec une pointe d’âcreté lorsqu'elles sont froissées. Rien de tout cela avec ses fleurs, de magnifiques inflorescences en corymbes qui embaument l'air d'une douceur miellée, entre les mois de mai et juin.

Je vous parle là du Sureau noir (Sambucus nigra), très répandu en France. C'est un arbuste dont la hauteur varie généralement entre 4 et 6 mètres, à l'écorce lisse chez les jeunes sujets et qui devient rugueuse avec l'âge, aux feuilles composées de 5 à 7 folioles ovales et pointus finement dentelées, aux fleurs blanc-crème groupées en corymbes, chargées de fruits juteux et noirs-violacés à maturité. Fleurs et fruits permettant de joyeuses gourmandises.

A ne pas confondre avec la Yèble, ou Sureau yèble (Sambucus ébulus) qui lui ressemble beaucoup mais qui, lui, n'est pas comestible.

Sambucus ébulus
Ce Sureau yèble est herbacé, il n'est donc pas ligneux et disparaît en hiver. Ses feuilles sont légèrement différentes avec un nombre de folioles qui peut aller jusqu'à 9 et des stipules développés. Ses corymbes de fleurs sont dressés au sommet de la tige. On le distingue également du Sureau noir par le port des corymbes de fruits qui restent droites vers le ciel alors que celles du Sureau noir retombent vers le sol. Mais comme le Sureau yèble peut atteindre 2 mètres de haut, et qu'il cohabite très bien avec le Sureau noir, soyez vigilant dans vos cueillettes.

Les rameaux de Sureau noir sont constitués en leur centre d'une substance légère et aérée, appelée la moelle, facile à retirer. Cette caractéristique a permis aux humains d'en tirer bon nombre d'utilisations, dont le fameux "boufadou" qui vous permet d'attiser votre feu sans subir l'envol des cendres !


Ainsi, pour rester dans le temps de l'enfance, pourquoi ne pas confectionner mirlitons, sifflets ou flûtiaux ? Pour ce faire, le début est simple, vous couperez une branchette de sureau à la longueur adaptée (pour un sifflet 5 à 6 cm), vous viderez la moelle (avec un fil de fer recourbé en crochet par exemple) et vous gratterez l'écorce avec un couteau. Le plus dur est de faire les entailles et trous de façon à créer un instrument de musique en bon ordre de marche ! 

Si vous n'arrivez à tirer que des "pfft ! pfft !", vous pourrez consoler vos enfants en leur chantant la fabulette d'Anne Sylvestre, dont voici le refrain :
"Sureau, sureau, tu es trop haut,
Sureau, sureau, tu es très beau,
donne-moi tes fleurs (bis)...."

Et les fleurs du Sureau peuvent être très utiles. Dans la suite de mon article, j'aimerai vous montrer que grâce à ses fleurs mais aussi ses fruits, ses feuilles et son écorce, le Sureau mérite son titre de "pharmacien de la maison".

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.

2 commentaires:

  1. Je reconnais là le début d'une bien jolie nouvelle enfantée dans le cadre d'un atelier d'écriture ! :)

    RépondreSupprimer