mercredi 14 novembre 2012

A la découverte de l'Aubépine


Il est un chemin dans mes montagnes arides, qui descend tout d'un bond d'un hameau haut perché jusqu'au bourg endormi au bord de sa rivière de cailloux. C'est un vieux chemin, de ceux que les hommes et les mulets ont parcouru par tous les temps avant que la route ne s'élance à leur rescousse, bousculant son tracé de quelques virages goudronneux. Il a pourtant gardé, à de nombreux endroits, son allure d'antan : bordé d'herbes folles et de fleurs, consolidé de pierres sèches qui s'éboulent un peu et surtout auréolé d'arbres et d'arbustes sur lesquelles les insectes à la saison venue, se grattent le ventre en chantant des chansons.... Et parmi ces arbustes des Aubépines qui vous chavirent l'oeil lorsqu'elles se parent de blancheur quand revient le joli mois de mai. Et un parfum ...

Un certain Marcel Proust (celui des madeleines), fut lui aussi séduit par ce parfum de l'Aubépine : "Je le [le chemin] trouvai tout bourdonnant de l’odeur des Aubépines. La haie formait comme une suite de chapelles qui disparaissaient sous la jonchée de leurs fleurs amoncelées en reposoir. Leur parfum s’étendait aussi onctueux, aussi délimité en sa forme que si j’eusse été devant l’autel de la Vierge..."

Crataegus monogyra
Mais que je vous présente en bonne et due forme cet arbuste très répandu dans nos campagnes européennes. Les deux espèces d'Aubépine dont il va être question dans cet article sont Crataegus monogyra et Crataegus laevigata. Ces deux espèces se ressemblent. Ce sont toutes deux des arbustes ou petits arbres épineux, de 5 mètres de haut en moyenne, avec des feuilles caduques d'un vert lustré découpées en lobes (lobes plus marqués chez Crataegus laevigata) et dont les fleurs odorantes, aux 5 pétales arrondis, sont blanches parfois teintées de rose et regroupées en corymbes. Leur fruit est une drupe rouge, que l'on appelle communément cenelle, contenant une graine pour l'espèce monogyra et de 2 à 3 graines pour l'espèce laevigata. Les Aubépines appartiennent à la grande famille des Rosacées, et oui, comme la voluptueuse Rose mais aussi comme .... le Pommier.


Aubépine de St Marc-sur-la-futaie

L'Aubépine est rustique et peut atteindre un âge très honorable (500 à 600 ans) si les petits cochons ne la mangent pas avant. Ainsi deux Aubépines, classées dans les "Arbres remarquables", se disputent actuellement en France la palme de la longévité. L'Aubépine de Bouquetot (Eure) aurait été plantée vers 1360 pour célébrer le rattachement de la Normandie à la France. Quant à l'Aubépine de St Marc-sur-la-futaie (Mayenne) la légende la fait remonter au 3ème siècle !

Avec sa floraison immaculée, l'Aubépine a souvent été la compagne des manifestations attachées au mois de mai. Des traditions qui prennent leur racine dans des temps très anciens. C'est ce que je vous raconterai par la suite.

Mais tout d'abord, j'aimerai vous présenter les vertus médicinales de l'Aubépine, cette "Valériane du coeur" comme l'a appelée le Dr Leclerc.


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.





1 commentaire:

  1. bonjour, je vois que nous partageons cette amitié pour l'aubépine. Et je découvre chez vous que Proust y était sensible aussi. Elle termine de fleurir, la pluie d'hier a lavé son parfum et fait tomber déjà ses pétales délicats.ais n'est ce pas ce côté éphémère qui nous la rend si chère... Allez, je vous embrasse... Patricia Gaillard... raconteuse d'histoires...

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