dimanche 29 juillet 2012

A la découverte du Sureau


Ils ont coupé le buis. Ils ne l'ont pas taillé, non, plutôt tailladé. Il n'en reste que quelques branches nues. Je comprends, le buis gênait pour refaire le muret. Comme les deux lilas qui ne savaient plus fleurir et le vieux sureau du coin qu'ils ont arraché sans regret...

Pour moi, c'est un petit bout de mon enfance qui s'effiloche ... A l'ombre de ce sureau, j'en avais dorloté des poupées aux cheveux raides, construit des rêves de héros et de princesse, dévoré des goûters de tartines beurrées accompagnées d'une grenadine qui nous dessinait un large sourire rose sur les joues ! 

C'est ainsi, tout passe ....ou plutôt tout évolue. Maintenant, je n'ai pas mon pareil pour repérer un sureau dans une haie, au côté d'un pont ou dans le fouillis d'une vieille ferme et c'est un régal pour moi d'aller flairer le parfum si particulier de son feuillage que certains trouvent peu agréable. Il est vrai que l'odeur de ses feuilles a un côté acide et aigrelet, avec une pointe d’âcreté lorsqu'elles sont froissées. Rien de tout cela avec ses fleurs, de magnifiques inflorescences en corymbes qui embaument l'air d'une douceur miellée, entre les mois de mai et juin.

Je vous parle là du Sureau noir (Sambucus nigra), très répandu en France. C'est un arbuste dont la hauteur varie généralement entre 4 et 6 mètres, à l'écorce lisse chez les jeunes sujets et qui devient rugueuse avec l'âge, aux feuilles composées de 5 à 7 folioles ovales et pointus finement dentelées, aux fleurs blanc-crème groupées en corymbes, chargées de fruits juteux et noirs-violacés à maturité. Fleurs et fruits permettant de joyeuses gourmandises.

A ne pas confondre avec la Yèble, ou Sureau yèble (Sambucus ébulus) qui lui ressemble beaucoup mais qui, lui, n'est pas comestible.

Sambucus ébulus
Ce Sureau yèble est herbacé, il n'est donc pas ligneux et disparaît en hiver. Ses feuilles sont légèrement différentes avec un nombre de folioles qui peut aller jusqu'à 9 et des stipules développés. Ses corymbes de fleurs sont dressés au sommet de la tige. On le distingue également du Sureau noir par le port des corymbes de fruits qui restent droites vers le ciel alors que celles du Sureau noir retombent vers le sol. Mais comme le Sureau yèble peut atteindre 2 mètres de haut, et qu'il cohabite très bien avec le Sureau noir, soyez vigilant dans vos cueillettes.

Les rameaux de Sureau noir sont constitués en leur centre d'une substance légère et aérée, appelée la moelle, facile à retirer. Cette caractéristique a permis aux humains d'en tirer bon nombre d'utilisations, dont le fameux "boufadou" qui vous permet d'attiser votre feu sans subir l'envol des cendres !


Ainsi, pour rester dans le temps de l'enfance, pourquoi ne pas confectionner mirlitons, sifflets ou flûtiaux ? Pour ce faire, le début est simple, vous couperez une branchette de sureau à la longueur adaptée (pour un sifflet 5 à 6 cm), vous viderez la moelle (avec un fil de fer recourbé en crochet par exemple) et vous gratterez l'écorce avec un couteau. Le plus dur est de faire les entailles et trous de façon à créer un instrument de musique en bon ordre de marche ! 

Si vous n'arrivez à tirer que des "pfft ! pfft !", vous pourrez consoler vos enfants en leur chantant la fabulette d'Anne Sylvestre, dont voici le refrain :
"Sureau, sureau, tu es trop haut,
Sureau, sureau, tu es très beau,
donne-moi tes fleurs (bis)...."

Et les fleurs du Sureau peuvent être très utiles. Dans la suite de mon article, j'aimerai vous montrer que grâce à ses fleurs mais aussi ses fruits, ses feuilles et son écorce, le Sureau mérite son titre de "pharmacien de la maison".

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.

dimanche 22 juillet 2012

Rosmarinus et Herbularium


Aux temps de Charlemagne, le "Capitulaire de Villis" (Capitulare de villis vel curtis imperii) est une ordonnance qui édicte à destination des domaines (villae) un certain nombre d'observances et de règles. En particulier, il contient une liste d'une centaine de plantes qui doivent y être cultivées. Le Romarin en fait partie, en compagnie de la sauge, du carvi, de la menthe, de la rue, de la guimauve, de la camomille, ... mais aussi de la roquette, des carottes, des blettes, des oignons, ... et encore des iris, des roses, .... Ce document constitue un témoignage remarquable sur les cultures de cette époque.

Autre document riche en enseignement sur le jardin monastique du Moyen-âge, le plan de la célèbre abbaye de Saint Gall, sur le lac de Constance, réalisé vers 820 sur cinq panneaux de parchemin cousus (1,12 m par 0,77 m environ), qui en montre une disposition idéale, avec le détail des cultures dessiné. S'y retrouvent :
  • L’herbularium ou jardin des simples réservé aux plantes médicinales,
  • L’hortus ou potager réservé aux légumes, 
  • Le viridarium ou verger, pour les arbres à fruits. 
Bien à l'abri de l'herbularium, tout à côté de l'infirmerie, le Romarin était cultivé dans les jardins monastiques bien au-delà de ses limites géographiques naturelles. Pour faciliter leur entretien, les plantes étaient cultivées sur des parterres surélevés et ceints de clôtures de bois tressé appelées plessisPourquoi ne pas introduire cette pratique médiévale dans votre propre jardin ?

Pour cela, sur le périmètre souhaité pour votre parterre, enfoncez des branches de châtaignier coupées à la longueur souhaitée, en les écartant de 30 à 40 centimètres. Puis servez-vous de rameaux souples d'osier, de noisetier ou de châtaignier pour créer un tressage entre ces piquets. Vous ferez passer les rameaux entre chaque poteau, une fois à l'extérieur, la fois suivante à l'intérieur, en inversant la trame à chaque rang. 

Pour avoir les conseils d'un spécialiste du plessis de châtaignier et aussi découvrir un charmant jardin d'inspiration médiéval, celui du Prieuré Notre-Dame d'Orsan, situé dans le Cher, faites un petit tour sur le lien suivant : Prieuré d'Orsan


Le Romarin en tant que plante aromatique faisait partie des jonchées, c'est-à-dire des plantes odorantes qui étaient répandues sur le sol en particulier lors des banquets pour assainir et parfumer l'atmosphère. Comme je doute que votre moquette ou que votre parquet flottant tolère un tel traitement, je vous propose une version modernisée à offrir à vos invités en fin de repas : une serviette parfumée au Romarin. Préparation : dans un plat creux, versez un demi-litre d'eau de source. Mettez-y à imbiber des petites serviettes carrées en éponge. Essorez bien ces serviettes, roulez-les très serrées et réservez-les. Versez le liquide dans le bas d'un cuit-vapeur et ajoutez-y des rameaux de Romarin (vous pouvez aussi utiliser 6 gouttes d'huile essentielle de Romarin officinal). Amenez à frémissement. Placez les rouleaux de serviettes quelques minutes sur la grille au-dessus de la vapeur odorante. Retirez les serviettes roulées avec une grande pince et apportez-les à vos invités posées sur un petit plateau. Très agréable pour se rincer les mains en fin de repas.

Mais n'oublions pas, qu'au-delà du plaisir de l'instant, le parfum du Romarin en a fait un encens propre à purifier les âmes et à dialoguer avec les dieux. Aussi, alors que se termine mon article sur le Romarin, voici  une invocation à sa mesure :

"Là où je demeure, que la conscience s'établisse,
que la vérité transparaisse"


Pour la suite de mon dictionnaire Z'Amoureux, j'aimerai vous présenter, un autre grand compagnon des Hommes, le Sureau.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.

mercredi 18 juillet 2012

Chic type ce chémotype


Pour choisir l'huile essentielle de Romarin officinal qui convient, il faut bien connaître la région où il a poussé : France, Espagne, Maroc, Corse, etc.

En effet, l'huile essentielle extraite du Romarin officinal va avoir un profil chimique différent suivant le lieu géographique d'où il provient et du coup, ses propriétés vont être différentes. Ce profil chimique est appelé Chémotype. Vous le trouverez indiqué sur les flacons des huiles essentielles sous l'acronyme "CT". 

Mais tout d'abord, notez bien que l'utilisation de l'huile essentielle de Romarin officinal (quelque soit le Chémotype et particulièrement celle à CT Camphre) est totalement contre-indiquée pour :
  • les femmes enceintes et allaitantes
  • les enfants (pas d'utilisation chez les moins de 7 ans et précautions jusqu'à 12 ans)
  • les personnes ayant des antécédents d'épilepsie

L'huile essentielle du Romarin officinal issu du Maroc va être riche en 1.8 Cinéol. Avec des propriétés mucolytiques, expectorantes et anti-infectieuses respiratoires, elle sera plus spécifique des affections ORL. Pour soulager bronchites ou rhino-pharyngites, elle pourra être utilisée en massage doux du thorax en mélange avec de l'huile essentielle de Ravintsara, de l'huile essentielle d'Eucalyptus radié, le tout dilué à 20% dans de l'huile végétale de Macadamia.

L'huile essentielle du Romarin officinal issu d'Espagne va être riche en Camphre. Elle ne sera utilisée que par voie cutanée (jamais par voie orale). Pour préparer les exploits sportifs (chacun le sien , moi c'est traverser la piscine en crawlant) ou pour éviter les courbatures qui peuvent en suivre, de nombreuses préparations du commerce comportent du Romarin. Vous préparerez une huile de massage pour dénouer les contractures de vos beaux muscles d'athlète en ajoutant un mélange de 30 gouttes d'HE de Romarin officinal CT Camphre, 20 gouttes d'HE de Lavande fine, 10 gouttes d'HE de Gaulthérie dans 100 ml d'huile végétale de noyau d'abricot.

L'huile essentielle du Romarin officinal issu de Corse va être riche en Verbénone. Elle possède des propriétés de drainage hépato-biliaire. Cette huile essentielle sera souvent ajoutée par les aromathérapeutes aux huiles essentielles phénolées (comme l'HE de Sarriette) pour faciliter leur assimilation par le foie. C'est la seule huile essentielle de Romarin officinal que l'on peut prendre par voie orale. En cas d'affection hépato-digestive, il est possible de prendre avant le repas, dans une cuillerée d'huile d'olive, un mélange de 2 gouttes d'HE de Romarin officinal CT Verbénone et d'1 goutte d'essence de citron. Evitez la durée pour une prise par voie orale, ne dépassez pas les quelques jours.


L'hydrolat extrait en parallèle de l'huile essentielle de Romarin officinal CT Verbénone sera intéressant pour traiter avec douceur les troubles hépato-digestifs. En cas de digestion difficile, d'insuffisance hépato-biliaire, d'aérophagie, de paresse intestinale, de spasmes digestifs, vous pourrez faire préparer dans un flacon de 200 ml, un mélange d'hydrolats en quantités égales de : HA de Romarin à Verbénone, HA de Mélisse, HA de Matricaire, HA de Marjolaine, HA de Millepertuis. Vous en prendrez une cuillerée à café dans un verre d'eau après les repas.

Par son action sur la sphère psycho-émotionnelle, l'hydrolat de Romarin à Verbénone sera précieux dans les phases de re-construction où il est important de se libérer des rancunes et autres vieilles émotions, de s'ancrer en soi-même et de prendre les décisions justes. Dans ces moments, vous pourrez essayer une cure sur plusieurs jours en prenant, en dehors des repas, une cuillerée à café d'hydrolat de Romarin à Verbénone dans un verre d'eau (sur 10, 20 ou 40 jours suivant votre ressenti).

 Enfin, ne me dites pas que vous avez oublié les paroles du fameux "gentil coquelicot". Je vous en rappelle le début : 
J'ai descendu dans mon jardin (bis)
Pour y cueillir du romarin.
Gentil coquelicot, Mesdames,
Gentil coquelicot, nouveau.
Ensuite intervient un Rossignol qui profère des paroles désobligeantes sur la gente masculine, comme quoi ils ne valent rien ! Comme si on pouvait croire un Rossignol ! 

Bon, revenons aux choses sérieuses. Le Romarin faisait bien partie du "Capitulaire de Villis" de l'époque carolingienne qui prescrivait une liste des plantes et des légumes qui devaient être cultivés dans les jardins des domaines. C'est ce que j'aimerai vous présenter dans la fin de mon article Z'amoureux sur le Romarin.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.



dimanche 15 juillet 2012

Le Romarin, une plante de foie


Festins, boustifailles et ripailles font partie des plaisirs de la vie ! Mais il nous arrive parfois de déraper quelque peu. Les Français qui se réveillent un lendemain de gueuleton avec le visage un peu terne, un début de migraine, de petits titillements sous les côtes à droite et une vague nausée, disent qu'ils ont "une bonne crise de foie" ! Il parait que les autres pays n'ont pas d'équivalent à cette expression.

Là où les Français n'ont pas tort, c'est l'importance du foie sur tout le fonctionnement de notre organisme, et ceci bien au-delà de la fonction digestive. Véritable usine métabolique et grand désintoxiqueur, il est au centre de la répartition de l'énergie vitale.

Dans la médecine traditionnelle chinoise (MTC) le foie est d'ailleurs nommé "général des armées". Dans la représentation symbolique et cyclique de l'ordre des choses qui caractérise la MTC, le Foie est mis en relation avec l'élément Bois, la saison du Printemps, la couleur Verte et l'émotion de la Colère.

De son côté, la médecine hippocratique qui a influencé fortement la vision occidentale de la santé, notamment au Moyen-âge, faisait de la bile une des 4 humeurs fondamentales de la nature de l'Homme, celles-ci étant : le sang, de nature chaude et humide, la bile jaune, de nature chaude et sèche, le phlegme, de nature froide et humide et la bile noire (ou atrabile), de nature froide et sèche. Dans cette théorie, ces différentes humeurs se complètent et s'équilibrent en fonction du tempérament de l'individu et varient avec des circonstances (saison, âge, alimentation, etc.). Il nous en reste des expressions, comme justement "se faire de la bile", lorsque l'on est d'humeur anxieuse.

Par chance, le Romarin est bon pour le foie et lui redonne du tonus !

De façon plus précise, il a des propriétés cholérétiques (augmente la production de bile) et cholagogues (favorise l'évacuation de la bile).
Récemment, il a été montré que le Romarin est aussi "hépato-protecteur", c'est-à-dire qu'il va protéger les cellules du foie et favoriser leur régénération. Le Romarin sera donc intéressant en cas de congestion du foie, d'inflammation de la vésicule biliaire, dans le soin des hépatites et en suite de traitement médicamenteux lourd.

Pour faciliter votre fonction hépatique, vous pourrez prendre sur quelques jours une tasse de tisane de Romarin à la fin des repas (à préparer en faisant infuser pendant 15 minutes hors du feu et à couvert une cuillère à café rase de feuilles de Romarin séchées dans 150 ml d'eau bouillante). Efficace, comme indiqué plus haut dans mon article, la tisane de Romarin n'est pas une tisane à prendre quotidiennement de façon permanente.

Sur des périodes longues, il sera préférable de l'intégrer dans des mélanges avec d'autres plantes. Ainsi à la sortie de l'hiver, le Romarin pourra entrer dans des mélanges de plantes que vous prendrez sur une période de 20 jours en "cure de printemps". Vous trouverez par exemple dans le commerce des ampoules contenant des extraits de Romarin, Radis noir, Artichaut, etc., à prendre le matin à jeun dans de l'eau dans laquelle vous aurez ajouté un peu de jus de citron. 

Bien sûr, pour "reposer" un tantinet ce grand travailleur qu'est le foie, vous appliquerez dans le même temps une diététique adaptée en limitant les excès alimentaires mais aussi en vous préservant des émotions violentes, qui constituent de véritables poisons pour l'organisme.

Vous pourrez renforcer les effets de cette cure, par des étirements qui travailleront sur les méridiens du foie et de la vésicule biliaire. Dans un premier exercice (méridien de la vésicule), vous vous allongerez sur le dos, bras confortablement ouverts sur les côtés, paumes vers le ciel et omoplates bien étalées sur le sol. Repliez les deux jambes et posez les pieds parallèles sur le sol, écartés de la largeur du bassin. En expirant, laissez descendre les deux genoux en direction du sol vers la droite, sans forcer. Ressentez l'étirement du flanc gauche et de l'extérieur de la cuisse le temps de quelques respirations. Puis en plaquant bien les lombaires au sol et en inspirant, ramenez les jambes dans l'axe. Recommencez de l'autre côté. Dans le second exercice (méridien du foie), toujours allongé dans la même position que précédemment, vous ramènerez les jambes pliées sur le ventre, les genoux non serrés. En plaquant bien les lombaires au sol, vous étirerez vos jambes vers le ciel en les écartant en V. Ramenez les orteils vers vous. Ressentez l'étirement de l'intérieur des cuisses le temps de quelques respirations. Ramenez vos jambes pliées vers vous avant de les étendre au sol. Levez-vous en douceur.

Comme le Romarin est une plante hautement aromatique, on en tire une huile essentielle dont les propriétés vont dépendre du lieu géographique où le Romarin a grandi. C'est ce que j'aimerai vous présenter dans la suite de mon article.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


mercredi 11 juillet 2012

Le Romarin, un ami qui vous fait du bien

Rosée de la mer ....quel beau bagage pour une plante ! C'est l'origine du nom botanique du Rosmarinus officinalis (famille des Lamiacées).  Mais le Romarin accepte de pousser bien au-delà des rivages. Et c'est une chance car il a des qualités précieuses.

S'il fallait retenir deux grandes propriétés médicinales du Romarin, ce serait son effet tonifiant sur l'organisme et son effet bénéfique pour le foie. Mais pas que !

Lorsque vous avez une grosse fatigue, que ce soit physique ou intellectuelle, plongez-vous dans un bon bain stimulant au Romarin. Pour cela, il vous suffit de mettre 3 grosses poignées de Romarin dans 2 litres d'eau froide. Vous amenez à ébullition et maintenez un léger frémissement pendant 5 minutes. Puis, hors du feu et à couvert, vous laissez infuser jusqu'à total refroidissement. Filtrez et versez dans un petit bain dans lequel vous resterez 15 minutes. Mais prenez ce bain le matin ! Très intéressant en période de convalescence, au sortir d'un épisode infectieux, y compris pour les enfants (au-dessus de 6 ans).

Vous pouvez aussi prendre une tisane de Romarin pour bénéficier de l'effet tonique en cas de fatigue, mais aussi en cas de bronchite, toux. Vous la préparerez en faisant infuser pendant 10 à 15 minutes, hors du feu et à couvert, 1 cuillerée à café rase de feuilles de Romarin séchées dans 150 ml d'eau bouillante. Vous en prendrez 2 à 3 tasses par jour entre les repas sur une période de 10 jours environ. Une précaution importante : la tisane de Romarin n'est pas à prendre à fortes doses ou de façon continue sur une longue période. 

Le même bain stimulant au Romarin permet de soulager les douleurs rhumatismales.

Aussi, c'est le moment de vous présenter la fameuse Eau de la reine de Hongrie.
Cette préparation à base d'alcoolat de Romarin, permit vers 1370 à Isabelle, femme du roi Charles de Hongrie, septuagénaire perclus de rhumatismes et de goutte, de retrouver sa fraîcheur et la forme de sa jeunesse. La légende veut que le jeune Roi de Pologne, tombé sous le charme la demanda alors en mariage. "Amour, Gloire et Beauté !" d'antan. Dans la recette ancienne, il est question d'esprit de vin distillé 4 fois, d'onces de fleurs et feuilles de Romarin,  d'alambic et de dragme.  Cette Eau de la Reine de Hongrie connut des variantes et son succès ne faiblira pas jusqu'au XVIIe siècle, rejoignant la grand saga des "parfums qui portaient remède".

Pour soigner vos "vieilles douleurs", voici une recette moins romantique mais bien plus simple d'une alcoolature  de Romarin. Vous mettrez à macérer 80 g de Romarin frais dans 1 litre d'alcool à 60° pendant un mois, une fois filtré vous conserverez cette alcoolature dans un flacon bien bouché et à l'abri de la lumière. Cette préparation est à utiliser comme base de friction des articulations en cas de rhumatismes.

Depuis l'Eau de la reine de Hongrie, il reste autour du Romarin une aura de plante de jouvence. Si vous aimez dialoguer avec votre miroir "Miroir, miroir, dis-moi qui est la plus belle (ou le plus beau) ?", voici une recette de lotion capillaire qui, si elle ne vous fait pas repousser les cheveux va assainir et tonifier votre cuir chevelu. Pour la préparer, faites macérer pendant 10 jours dans 1 litre d'alcool à 45° : 1 cuillerée à soupe de Romarin (feuilles) , 1 cuillerée à soupe de Capucine (graines), 1 cuillerée à soupe d'ortie (racines). Filtrez et massez quotidiennement le cuir chevelu du bout des doigts avec un peu de cette lotion .

Mais le Romarin est aussi une plante amie du foie. Et n'oubliez pas que le foie peut déplacer des montagnes ! Je vous en parlerai dans la suite de mon article.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


dimanche 8 juillet 2012

A la découverte du romarin


J'ai planté un Romarin à l'entrée de mon potager, potager est un grand mot puisqu'il s'agit d'une simple parcelle dans un jardin collectif. "Cela porte bonheur !" ai-je expliqué à mon voisin de jardin qui se demandait pourquoi une telle ardeur pour un simple Romarin alors que tant d'autres travaux agricoles attendaient mon bon vouloir.

En fait, je ne sais pas si cette croyance est partagée. Cela me faisait plaisir de débuter mes plantations par ce petit arbrisseau aromatique et toujours vert, qui allait veiller dès le mois de février au bien-être des abeilles précocement sorties des ruches en offrant ses fleurs à leurs butinages encore tâtonnants. En effet, j'ai appris que le miel de Romarin faisait la réputation de la ville de Narbonne depuis l'Antiquité. Ce miel, qui était considéré comme le meilleur du monde par les Romains, est caractérisé "par sa couleur claire, toujours très pâle, presque blanche, son aspect granuleux, sa saveur délicate qui dure assez longtemps en bouche, son parfum légèrement balsamique." Imaginez-le sur votre tartine du matin ... c'est du soleil pour toute la journée !

Dans les associations de plantes qui égayent dorénavant les rangs de nos potagers, le Romarin a la réputation d'éloigner les mouches ravageuses de la carotte et du haricot ainsi que les piérides du chou. Pourquoi donc ne pas en faire une petite haie basse en le taillant régulièrement.

Si vous souhaitez à votre tour planter un Romarin, sachez que celui-ci, originaire des régions méditerranéennes, déteste les terres lourdes et spongieuses. Par contre, il peut supporter le froid (en l'abritant en cas de vague sibérienne) et bien sûr il est particulièrement heureux sur un sol léger voire caillouteux et la tête au soleil. Vous pouvez le planter en pot sur un balcon ou une terrasse. Il va rester de plus petite taille mais conservera son port altier. Car, chez le Romarin, on ne baisse pas la tête ! Ses rameaux garnis de feuilles étroites et coriaces et qui se couvrent de fleurs bleu-violet pâle une bonne partie de l'année, se dressent résolument vers le ciel. "Aller plus haut, aller plus hau-hau-haut, se rapprocher de l'avenir", comme le disait une chanson de la fin des années 90 ! Et cela symbolise bien la personnalité du  Romarin.

Les Romains, et avant eux les égyptiens, en faisaient grand cas pour leurs rituels religieux et le brûlaient en encens sur leurs autels. Le Romarin est cité par Dioscoride au Ier siècle dans son "Materia medica" comme médicament pour la jaunisse, préfigurant sa renommée comme plante du foie qu'il conserve jusqu'à nos jours. Je vous en parlerai plus longuement.

De façon plus commune, le Romarin est surtout connu pour faire partie des "Herbes de Provence". Rien qu'à prononcer ces mots, j'entends dans une petite musique intérieure, le crissement des cigales et le tintement des glaçons dans le verre de pastis. Et j'ai une brutale envie de me faire des grillades au barbecue, que j' accompagnerai d'une belle tomate croque en sel. Une idée facile pour apporter une touche originale et parfumée lors de vos barbecues : substituez des tiges effeuillées de cette plante aux traditionnelles piques en bois pour monter vos brochettes. 

Mais le Romarin peut aussi intervenir dans des recettes sucrées. En voici une très simple pour essayer : "les pêches au romarin" :
Ingrédients : 6 pêches, 2 branches de romarin, 100 g de miel, du fromage frais de brebis
Préparation : Dans une poêle, faites chauffer le miel avec les branches de romarin et laissez parfumer à feu doux quelques minutes. Disposez ensuite les pêches coupées en quartiers dans le miel et laissez cuire 4 à 6 min. Dégustez avec un fromage frais de brebis aéré au fouet.

Dans la suite de mon article, j'aimerai vous montrer que le Romarin a bien d'autres tours dans son sac !


Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


dimanche 1 juillet 2012

Le nom du monde est forêt


Grâce à la quinine, nous avons vu que le Quinquina permet de lutter contre le paludisme. Mais à quoi sert la quinine au Quinquina ? Pourquoi cet arbre fabrique-t'il cette molécule complexe que nos biochimistes ont eu  tant de mal à synthétiser ? Le Quinquina craindrait-il les moustiques ? La fabrication de cette molécule parait en lien avec les conditions de vie du Quinquina. Des essais de culture en basse altitude ayant donné des arbres peu riches en quinine, il semble que la fabrication de cette molécule soit en relation avec le niveau d'exposition aux UV. La quinine sert-elle de protection ? A ce jour, il n'y a pas d'explication véritable sur le pourquoi de cette quinine du point de vue du Quinquina.

Il faut dire que le monde des plantes reste encore bien mystérieux pour les humains. Car, comment arriver à comprendre une plante sans lui plaquer des idées préconçues liées à notre expérience animale. Une plante, sauf exceptions, c'est vert, c'est immobile et c'est silencieux ! Il n'y a qu'à prendre le métro aux heures de pointe pour voir la différence avec notre vie humaine !

Pour entrer en relation avec son environnement sans se déplacer, la plante a développé une biochimie complexe et d'une extrême efficacité. Tout le monde connaît les stratagèmes des orchidées qui savent se parer de parfums envoûtants pour attirer les insectes en charge de leur pollinisation. Mais les plantes peuvent aussi se défendre contre des herbivores. Ceci a été découvert en Afrique du Sud, où les Acacias fabriquent du tanin qui les rend indigestes en cas de trop gros appétit des gazelles locales, les Koudous, obligeant ces dernières à changer de crèmerie.

C'est pourquoi les plantes suscitent dans le domaine du médicament de grands espoirs et aussi une immense voracité de la part de l'industrie pharmaceutique. On estime qu'actuellement seul 10% des composants organiques des végétaux sont connus.


L'immense biodiversité des forêts tropicales primaires (75% de la biodiversité mondiale) notamment attirent les chercheurs. C'est à partir des années 1996, que le fameux Radeau des cimes a permis de faire connaître au monde l'univers fabuleux de la Canopée.

Ce monde est fragile. Comme le raconte le botaniste Francis Hallé,  « Quand j’ai commencé mon métier de botaniste, on pensait que les forêts étaient une ressource inépuisable. Puis, petit à petit, on les a vues diminuer. ». Aussi, pour témoigner de ce monde des forêts primaires tant qu'il existe, Francis Hallé et le réalisateur Luc Jacquet s'engagent dans l'aventure d'un film. Vous pouvez en découvrir plus et soutenir cette réalisation. Pour cela, cliquez sur le lien suivant La forêt des pluies .


J'emprunte au livre de Francis Hallé "Eloge de la plante", la petite philosophie qui terminera mon article Z'Amoureux sur le Quinquina :

"Lorsque les dégradations de notre cadre de vie nous inquiètent,..., 
nous devrions nous inspirer des plantes, de leur sobriété, de leur prudence, de leur dignité."


Pour la suite de mon dictionnaire Z'amoureux des plantes, j'aimerai vous dévoiler les tours et des détours d'une plante toute proche de nous : le Romarin !

Merci de votre visite et à bientôt !


Philomènement vôtre.