"Dans les solitudes de la montagne de Lure, la lavande sauvage s'étale à perte de vue. A l'époque de la récolte les soirs embaument, les couleurs du couchant sont des litières de fleurs coupées, les alambics rudimentaires installés près des citernes soufflent des flammes rouges dans la nuit; leurs fumées à odeur de caramel teintée par le vent vont enchanter le sommeil des solitaires dans le désert." - Jean Giono.
La Lavande fait partie de l'économie rurale des zones de montagnes sèches de la Provence depuis plusieurs siècles. Ainsi, en 1770, le Parlement de Provence réglementa la coupe et la transformation de la Lavande afin de préserver cette richesse locale. Il est vrai que la Lavande n'est pas tombée de la dernière pluie, les Romains l'employaient dans leurs bains et son nom s'inspire en ligne droite du latin "lavare" (= laver). Son sillage parfumé était très apprécié au moyen-âge pour combattre les miasmes des maladies.
Traditionnellement, le ramassage de la Lavande sauvage se fait à la faucille et seule la hampe florale est récoltée, l'essence se situant surtout au niveau du calice des fleurs. Raymond Challan, parfumeur-créateur (on lui doit Anaïs-Anaïs, Opium, etc.) raconte ainsi ses souvenirs d'enfance dans les environs de Barrême : "Le long des chemins aussi, partout dans les vallons, au bord des sentiers, à la lisière des forêts de pins, dans les clairières, les adrets, les ubacs, les rocailles, dans les «robines» (formations géologiques de la région) même, les lavandes sauvages poussaient, que les gamins de mon âge, faucille à la main et sac au dos, allions dès l’aube «peler» (terme bas-alpin signifiant couper à la faucille) allègrement avec la gaieté et l’excitation des enfants. Et quel bonheur de déverser sur les grands andains alignés dans la cour de la distillerie, nos sacs bourrés, descendus sur le dos tout au long des sentiers pierreux, en fin de matinée, sous un soleil de plomb, et de boire à grandes gorgées, enfin, l’eau fraîche de la fontaine."
Traditionnellement, le ramassage de la Lavande sauvage se fait à la faucille et seule la hampe florale est récoltée, l'essence se situant surtout au niveau du calice des fleurs. Raymond Challan, parfumeur-créateur (on lui doit Anaïs-Anaïs, Opium, etc.) raconte ainsi ses souvenirs d'enfance dans les environs de Barrême : "Le long des chemins aussi, partout dans les vallons, au bord des sentiers, à la lisière des forêts de pins, dans les clairières, les adrets, les ubacs, les rocailles, dans les «robines» (formations géologiques de la région) même, les lavandes sauvages poussaient, que les gamins de mon âge, faucille à la main et sac au dos, allions dès l’aube «peler» (terme bas-alpin signifiant couper à la faucille) allègrement avec la gaieté et l’excitation des enfants. Et quel bonheur de déverser sur les grands andains alignés dans la cour de la distillerie, nos sacs bourrés, descendus sur le dos tout au long des sentiers pierreux, en fin de matinée, sous un soleil de plomb, et de boire à grandes gorgées, enfin, l’eau fraîche de la fontaine."
Les cultures de Lavande sont apparues au début du 20e siècle pour répondre notamment à la forte demande de Grasse, capitale mondiale de la parfumerie. La technique du bouturage a été adoptée à cette époque, conduisant aux Lavandes clonales, pour la Lavandula angustifolia, le clone Maillette est le plus répandu. Mais il reste encore des cultures de Lavandes dites de population, dont les plants issus de graines sont tous différents les uns des autres. C'est d'ailleurs une des conditions pour obtenir l'AOP (ex AOC) Haute-Provence pour l'huile essentielle de Lavande. Les autres critères étant le lieu géographique, l'altitude (au-dessus de 800 mètres), la qualité de sa composition et ses qualités olfactives.
Messieurs, sachez-le : la Lavande est "le" parfum masculin par excellence. Elle est employée dans 90% des parfums pour hommes. C'est en 1882, avec le parfum "Fougère Royale" de Houbigant que fut créée sur base de Lavande une nouvelle famille olfactive : la fougère, qui servit à composer de nombreux parfums masculins. Depuis, de nouveaux accords ont été créés autour de la Lavande. « La lavande, c'est un peu comme la couleur noire dans la mode : on ne s'en lasse pas », confirme le parfumeur Francis Kurkdjian. Ainsi, dans "Le Mâle" de JP Gaultier, il verse un sirop de menthe sur l'essence de lavande.
Mais la façon la plus émouvante de rencontrer le parfum de la Lavande est d'assister à une distillation traditionnelle. Et justement, cela fait partie des plaisirs faciles à s'accorder. Il reste encore des entreprises familiales qui aiment partager leur savoir-faire, avec le sourire en prime. Je vous laisse en rencontrer une dans une petite vidéo, sur le lien suivant "Distillerie du Siron" .
Une fois que la vapeur d'eau aura traversé les fleurs de la Lavande, tant (il faut compter environ 150 kg pour 1 kg d'huile essentielle) et temps (il faut compter jusqu'à 2h30 pour en extraire l'ensemble des composants), vous disposerez d'une véritable petite magie en flacon. En effet l'huile essentielle de Lavandula angustifolia, de par sa composition saura vous apportez soin et bien-être avec ses propriétés rééquilibrantes et apaisantes, anti-inflammatoires, cicatrisantes, et j'en passe.
Mais avant de vous en dévoiler tous les secrets, j'aimerai faire un tour aux cuisines où la saveur Lavande pourra tenir une place enjouée.
Merci de votre visite et à bientôt !
Philomènement vôtre.
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