"- Moi je suis l’ange Boufaréo. Ils m’ont appelé comme ça à cause des grosses joues que j’ai fini par attraper à force de jouer de la trompette chaque fois que le bon Dieu est content. Et cette nuit là, jamais il n’avait été aussi content de sa vie le bon Dieu. Il allait être Papa d’un moment à l’autre. Et moi, j’avais jamais soufflé aussi fort dans mon instrument....Je vais vous dire comment ça c’est passé, parce que, de l’endroit où j’étais, c’est tout de même moi qui ai le mieux vu les choses. C’était le 24 décembre, il faisait mistral et tout les habitants de Bethléem s’étaient mis au lit de bonne heure..."
Voici le début du texte de la "Pastorale des santons de Provence" d'Yvan Audouard. Dans cette histoire qui raconte la nuit de Noël avec un accent chantant, il y a le pistachier, le berger, le meunier, ....et surtout le ravi, celui qui sait s'émerveiller.
Et tous ces "santouns" se retrouvent dans la crèche que chaque Provençal aménage avec soin à son domicile dès le début de l'Avent. Car la crèche provençale ce n'est pas uniquement un couple en adoration devant un bébé assorti d'un âne et d'un boeuf. Non, la crèche provençale, c'est tout un village, toute une région, tout un pays, tout un continent, tout un univers, .... (cela dépend de la place dont on dispose !). Personnellement, la mienne va commencer à déborder le haut du buffet où je l'installe.
Et dans ce paysage, cette géographie, comment représenter les arbres ? Et bien, c'est là que le Thym rentre en jeu. Grâce à ses tiges rugueuses et sinueuses, il est facile de le tailler pour représenter à l'échelle diverses silhouettes qui peuvent évoquer le Chêne vert, l'Olivier, et autres. Un petit coup de peinture si nécessaire et l'effet est garanti.
Je cède avec grand plaisir à l'envie de vous faire découvrir un Santonnier de mon pays des Alpes du Sud, au talent et au coeur "grands comme ça" ! Il vous suffit de cliquer sur le lien ci-après : Santons Volpes . Parmi les petites gens et leurs métiers d'autrefois qu'il modèle de ses mains, vous trouverez sur son site une "marchande de picons", qui vend à la sauvette des oranges pelées, provenant des fabriques "Picon" de Marseille. Vous vous souvenez bien sûr de mon article sur le sujet : "Pour se requinquer".
Comme les fêtes de fin d'année sont souvent l'occasion d'agapes, il est de coutume de servir au souper du 25 décembre, de "l'Aïgo boulido" (ou Aïgo bouido), c'est-à-dire un bouillon d'ail et d'herbes dont voici une recette : Pour 4 personnes, vous mettrez à bouillir 5 à 8 gousses d'aïl coupées en deux dans1 litre d'eau salée. A ébullition, vous ajouterez 1 beau brin de thym, 1 branchette de sauge, 1 belle feuille de laurier que vous laisserez infuser dix minutes à couvert. Filtrez le liquide, faites-le réchauffer. Puis au dernier moment, liez ce bouillon avec un jaune d'oeuf (variante : liez avec une grosse cuillerée de purée d'amande) avant de servir sur des croûtons de pains frottés d'ail. Chacun ajoutera à son goût un filet d'une bonne huile d'olive dans son assiette.
Et parce que l'esprit de Noël n'a pas de saison, pour terminer mon article sur le Thym, j'associe à cette plante chaleureuse, en guise de salutation fraternelle, la dernière phrase de la Pastorale des santons :
"Soyez heureux
et paix sur la terre aux Hommes de bonne volonté !"
Voilà, c'est le moment de tourner une page dans mon Dictionnaire Z'Amoureux. Pour la lettre "U", je vais un peu ruser car j'aimerai vous présenter "Urtica dioica" , c'est-à-dire l'Ortie en bon français !
Merci de votre visite et à bientôt !
Philomènement vôtre.
Ah la la, la pastorale des santons... elle résonne encore dans ma tête !
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