mercredi 15 août 2012

A la découverte du Thym


"Ce sont les lapins qui ont été étonnés !... Depuis si longtemps qu'ils voyaient la porte du moulin fermée, les murs et la plate-forme envahis par les herbes, ils avaient fini par croire que la race des meuniers était éteinte, et, trouvant la place bonne, ils en avaient fait quelque chose comme un quartier général, un centre d'opérations stratégiques : le moulin de Jemmapes des lapins... La nuit de mon arrivée, il y en avait bien, sans mentir, une vingtaine assis en rond sur la plate-forme, en train de se chauffer les pattes à un rayon de lune... Le temps d'entrouvrir une lucarne, frrt ! voilà le bivouac en déroute, et tous ces petits derrières blancs qui détalent, la queue en l'air, dans le fourré. J'espère bien qu'ils reviendront." 

Ainsi commence la première lettre de mon moulin d'Alphonse Daudet. 

Bienvenue, vous voici au pays du Thym, ou plutôt de la Farigoule comme on dit par ici ! Car c'est bien dans ce pays crépitant de cigales que le Thym prend un statut royal. Il est de toutes les sorties le long des chemins blancs et caillouteux et il est de toutes les recettes qui rissolent de soleil et d'olive.

Et pourtant ma première tisane de Thym, je l'ai bu sur les plateaux de l'Ardèche, en compagnie des spéléologues amateurs avec qui je partageais alors les mondes souterrains, assise tout près du feu sur lequel une vieille gamelle cabossée avait servi de tisanière. C'était diablement fort en goût, surtout sans sucre, mais j'avais été séduite. 

Dans mes Alpes du Sud, quel plaisir, au printemps de pouvoir chausser baskets et de monter directement depuis la place de la ville dans les montagnettes tout autour, pour y retrouver ces petits arbrissaux dont les fleurs roses-mauves attirent un ballet de papillons bleus : les Azurés du Thym.

Ici, le Thym a beau ne pas être bien grand, il a beau se ratatiner en branchettes sèches sous le soleil estival, une fois rencontré, il sait se faire reconnaître. Le passant se penche alors pour en briser un fragment et le froisser sous son nez avec ravissement. Son parfum chaleureux redonne de l'énergie au randonneur. Tant qu'il y aura du Thym, il y aura de l'espoir.


Voici donc le Thym commun, Thymus vulgaris (Famille des Lamiacées) comme le nomment les botanistes. La taille de ce sous-arbrisseau vivace va varier autour d'une vingtaine à une trentaine de centimètres.  Ses tiges ligneuses et souvent tortueuses à la base sont regroupées en touffes denses. Ses feuilles, petites, sont lancéolées. Ses fleurs, de couleur rosée plus ou moins pâle voire blanche, d'environ 6 mm, ont le calice bilabié caractéristique de la famille des Lamiacées. Elles sont disposées à l'aisselle des feuilles et se regroupent en haut des rameaux. La floraison s'étale entre les mois d'avril à juillet selon le lieu géographique.

Mais ce Thym n'est pas le seul. Dans le genre Thymus, vous trouverez dans la nature Thymus serpyllum, que vous connaissez sous le nom de Serpolet. Il a un port plus rampant et il fréquente les prés et les talus de nombreuses régions. Son parfum varie beaucoup d'un plant à l'autre. Sa saveur est fine.

Et dans les jardineries ou chez votre pépiniériste préféré, vous aurez la joie, le bonheur et l'avantage de vous fournir en cultivars intéressants pour vos inventions culinaires :

  • Le Thym "citron" dont les feuilles dégagent une forte odeur de citron lorsqu'on le froisse, à marier avec bonheur avec les poissons et les volailles
  • LeThym "à l'orange" dont les feuilles sentent ...l'orange bien sûr ! Du coup ce Thym peut agrémenter également des desserts sucrés

Et pour les jardiniers bretons ou les parisiens qui désespèrent de faire pousser du Thym de Provence sous leur climat vivifiant, je leur recommande de se tourner vers le lien suivant, où ils découvriront une video sur le Thym hirsute.(celui qui attend que la Reine d'Angleterre lui rende son peigne)

Revenez vite car j'aimerai vous emmener plus avant au pays de la Farigoule.

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.

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