mercredi 18 juin 2014

A la découverte du Marronnier




Il fut un temps, un temps de l'enfance, un temps d'antan, un temps tant et tant passé, où le Sire Marronnier régnait en maître sur la cour de mon école, en compagnie du Sieur Platane. De nos jours, si ce n'est pas dans la cour de l'école, c'est dans un parc voisin que le petit citadin fait ses premiers jeux avec les marrons brun-acajou, si lisses et brillants. Quant aux feuilles du Marronnier, qui évoquent une main avec ses 5 folioles (il peut y en avoir 7), elles conservent longtemps leur beauté d'automne collées dans des tableaux naïfs où se mêlent gommettes et peinture aux doigts.

Car le Marronnier, irrésistiblement, entraîne petits et grands au ludique, à la joie simple, à la légèreté de l'instant présent. 

Originaire des Balkans, et non pas de l'Inde comme son nom commun le laisserait supposer, cet arbre fut introduit officiellement en France en 1615 par le botaniste Bachelier. Il fut très vite apprécié pour ses qualités décoratives et se retrouva implanté largement dans les parcs puis les avenues, puis les écoles !

C'est qu'il a de l'allure ce Marronnier (Aesculus hippocastanum L. famille des Hippocastanacées ou actuellement Sapindacées) avec un port équilibré et majestueux (il peut atteindre 30 mètres) et son feuillage qui sait si bien jouer avec la lumière du soleil. 



Le printemps lui donne l'occasion de se parer de superbes inflorescences en forme de pyramide. Les pétales chiffonnés de ses fleurs blanches sont ponctués d’une tâche variant du jaune au rouge qui sert de signal aux insectes pollinisateurs : si c'est jaune, il y a du nectar et si c'est rouge, la fleur est déjà fécondée.

Vu comme ça, il n'a pas l'air commode !


Si les conditions lui sont favorables, le Marronnier peut vivre jusqu'à 200 voire 300 ans. De quoi produire à chaque automne, des multitudes de fruits, contenant chacun une seule graine (le fameux marron), dans une capsule aux épines molles.




Ce marron-ci n'est pas à confondre avec la châtaigne, fruit du Châtaignier (Castanea sativa, famille des Fagacées), même si certaines variétés de châtaignes sont nommées communément des marrons (miam les marrons glacés !). Le marron d'Inde, lui, est impropre à la consommation humaine (sauf après une préparation particulière ayant pour but d'éliminer les substances présentant une certaine toxicité et même là, c'est plutôt un recours en cas de disette qu'un plat de choix). D'ailleurs, le goûter, c'est ... le recracher ! C'est dur aux dents, amer au goût et râpeux sur la langue. Sa force est ailleurs. En effet, le marron d'Inde se révèle un bienfait pour notre circulation veineuse. C'est ce que je vous détaillerai dans la suite de mon article.



Les Suisses qui ne badinent pas avec la mesure du temps ont choisi de faire démarrer le printemps non pas avec la première hirondelle, mais avec l'éclosion du premier bourgeon d'un "Marronnier officiel". Cet arbre installé à Genève est surveillé par un(e) Sautier qui a la lourde responsabilité d'annoncer l'arrivée du printemps. Cette pratique date de 1818 et se poursuit toujours. En 2014 le printemps fut annoncé le 5 mars. Comme quoi, on peut être Suisse et savoir s'amuser. Quelqu'un en doutait ?

Les Anglais, eux, ont choisi leur camp et ils ont fait des adeptes dans le Sud-Ouest de la France ! Aussi j'aimerai maintenant vous emmener rencontrer les "conkers" !

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


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