mercredi 1 octobre 2014

A la découverte du Noyer



Dans ce qu'il est de bon ton d'appeler l'Ile-de-France, il reste des coins de campagne où le Noyer s'ensauvageonne doucement. Planté anciennement d'une main humaine ou subspontané par la grâce des animaux, il étale ses ramures fortes au bout d'un tronc assez court, en une cime haute, large et arrondie. C'est toujours avec bonheur que les promeneurs découvrent les noix qu'il laisse tomber négligemment sur le chemin, redécouvrant ainsi le plaisir du don gratuit. Car ces noyers abandonnés depuis longtemps appartiennent à tous et aucun propriétaire ne réclame son dû ....jusqu'à ce que le terrain ayant pris de la valeur, des lots de maisonnettes viennent y planter leurs fondations.


Le Noyer est arbre de Jupiter, son nom de genre Juglans venant du latin Jovis glans (= gland de Jupiter). Il existe une quinzaine d'espèces de Noyer qui poussent dans les zones tempérées et chaudes de l'hémisphère nord, en particulier en Eurasie. Le Noyer commun de nos régions est le Juglans regia, le Noyer royal. Et oui, dans la famille Noyer (les Juglandacées) le commun n'est jamais vulgaire !

A quoi reconnait-on notre Noyer commun ? A ces fruits bien sûr, avec son noyau ligneux (la noix), entouré d'une enveloppe charnue verte et odorante (le brou). Ses feuilles sont composées pennées avec 5 à 9 folioles. Elles sont lisses et fermes, d'un vert plutôt clair,  avec une odeur agréable. Son écorce est d'un gris mat, lisse les premières années puis cannelée. Quant aux fleurs, il y a sur le même arbre, entre avril et mai, des fleurs mâles, en forme de chatons, et des fleurs femelles peu visibles, situées à l’extrémité des rameaux.

En dehors de quelques intentions paysagères avec des variétés ornementales, les Noyers sont cultivés pour leur bois et bien sûr pour leurs fruits. Nous avons en France deux régions réputées pour la cultures des "Noyers-fruits" : le Dauphiné et le Sud-Ouest. Dans la catégorie noix de Grenoble, vous rencontrerez la "Parisienne" vigoureuse à fruits petits et arrondis, coque mi-dure, la "Franquette" rustique à fruits allongés et à coque rugueuse, la "Mayette" à fruits gros, pointus et aplatis à une extrémité (elle tient debout) et à coque mince et claire. Dans la catégorie noix du Périgord, vous trouverez la "Corne" tardive, la "Grandjean", la "Marbot". Mais il existe de nombreuses autres variétés locales qui n'attendent que votre curiosité.



Dans l'ancien temps, c'est avec une grande perche, la gaule, que l'on incitait les noix les plus paresseuses à quitter leur branches (certains racontent que la gaule a été inventée par nos ancêtres les Gaules-Noix !). Il fallait au nuciculteur du muscle et de l'adresse pour gauler les noix. De nos jours, ce sont des tracteurs munis de "vibreurs à noix", qui vrombissent dans les "noyeraies". C'est très efficace (3 minutes par arbre suffisent) mais nettement moins sportif ! L’énoisage consiste à casser la coquille puis à en séparer les cerneaux. On appelle cela également "monder" les noix. C'est une opération délicate si on veut garder les cerneaux entiers.  Je vous adresse là une petite devinette : quelle est la meilleure méthode pour casser une noix ? Réponse dans la suite de mon article Z'amoureux sur le Noyer !

Auparavant, j'aimerai explorer avec vous divers usages du Noyer. Car comme le souligne Pierre Lieutaghi dans le "livre des arbres, arbustes et arbrisseaux" : "Donner des fruits précieux, des feuilles médicinales ..., un bois exceptionnel et disposer d'une étendue deux ou trois fois millénaire pour envahir les arts médicinaux, culinaires ou industriels, cela suffit à expliquer l'abondance des usages traditionnels du Noyer ..."

Donc, parcourons ensemble la route de la Noix ....

Merci de votre visite et à bientôt !

Philomènement vôtre.


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